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La corruption au temps du COVID-19 : double menace pour les pays à faibles revenus

Maintenir la lutte contre la corruption durant la réponse à l’épidémie du Covid-19 s’avère essentiel. Mettre en place des procédures ainsi que des systèmes permettant de rendre compte des décisions et actions garantira que l’aide au développement soit bien déployée au profit de ceux qui en ont le plus besoin. Au vu de la situation actuelle, nous assistons d’ores et déjà à une vague d’incidents liés à la corruption qui viennent réduire les efforts en matière de transparence et de redevabilité et montrent la nécessité de poursuivre le soutien à ces efforts.

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26 March 2020
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La corruption au temps du COVID-19 : double menace pour les pays à faibles revenus

Main points

  • Dans de nombreux pays, les réponses apportées à la crise du Covid-19 se sont accompagnées de manquements aux standards de lutte contre la corruption, comme par exemple un manque de rigueur et de transparence lors des procédures d’attribution de marchés publics, ou le fait pour certaines personnes au pouvoir de profiter de la crise pour servir leurs propres intérêts.
  • Les politiques traditionnelles de lutte contre la corruption sont insuffisantes dans le cadre des réponses apportées aux épidémies, comme l’a démontré l’épidémie d’Ebola. Des politiques anti-corruption spécifiques doivent ainsi être mises en place, et ceci par secteur d’intervention.
  • Les procédures liées à la recherche médicale et pharmaceutique doivent être strictement régulées et contrôlées, et les processus de décisions qui y sont associés doivent être soumis à une surveillance permettant de garantir l’intérêt public et l’égalité d’accès.
  • Les bailleurs de fonds devraient utiliser les canaux de financement existants qui appliquent d’ores et déjà les meilleures pratiques en matière d’anti-corruption, en particulier dans le secteur de la santé.
  • Dans de nombreux pays en développement, le manque de transparence et la corruption ayant cours au niveau de la gouvernance, du recrutement et de la gestion du personnel de santé ont abouti à une incapacité de mettre en place des protocoles de traitement adéquats. Alors que les besoins de recrutement s’intensifient, la bonne gestion de cette crise dépendra du suivi des bonnes pratiques en matière de recrutement et de gestion du personnel.
  • Il est important de continuer à impliquer la société civile dans le suivi et l’évaluation des résultats en matière de santé, des procédures d’attribution de marchés publics, des dépenses, ainsi que des retours des usagers.
  • Les pandémies affectent les femmes et les hommes différemment et les bailleurs de fonds devraient donc intégrer cette perspective dans leur réponse au Covid-19.
  • Une solide compréhension des facteurs sociaux impliqués dans la perpétuation de la corruption sera indispensable aux praticiens qui cherchent à assurer l’intégrité dans le secteur de la santé.

Cite this publication


Steingrüber, S.; Kirya, M.; Jackson, D.; Mullard, S.; (2020) La corruption au temps du COVID-19 : double menace pour les pays à faibles revenus. Bergen: U4 Anti-Corruption Resource Centre, Chr. Michelsen Institute (U4 Brief 2020:7)

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About the authors

Sarah Steingrüber

Sarah Steingrüber is an independent global health consultant, an advisor at PTF Europe, and a U4 Affiliate Expert specialising in anti-corruption, transparency, and accountability.

Monica Kirya is a lawyer and Principal Adviser at the U4 Anti-Corruption Resource Centre. She coordinates the themes on mainstreaming anti-corruption in public service delivery and integrating gender in anti-corruption programming.

Dr. David Jackson leads U4’s thematic work on informal contexts of corruption. His research explores how an understanding of social norms, patron-client politics, and nonstate actors can lead to anti-corruption interventions that are better suited to context. He is the author of various book chapters and journal articles on governance issues and holds degrees from Oxford University, the Hertie School of Governance, and the Freie Universität Berlin.

Saul Mullard is a senior adviser at the U4 Anti-Corruption Resource Centre and a civil society specialist with a background in historical sociology, development studies, and South Asian studies. His research interests include the relationship between corruption and climate change and the role of local communities and indigenous peoples in addressing corruption and environmental protection. Mullard holds a doctorate and master’s in South and Inner Asian Studies from the University of Oxford, as well as a BA in Development Studies from the School of Oriental and African Studies (SOAS) in London.

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